Mon cher fils,
Je t’écris cette lettre très lentement car je sais que tu ne lis pas vite. Tu sais tu ne reconnaitras pas la maison lorsque tu reviendras, on a déménagé. La partie la plus difficile fut le lit. Le déménageur ne voulait pas nous aider à le charger dans le camion. Il faut dire que cela aurait été plus facile si ton père n’avait pas été couché dedans à ce moment-là.
A propos de ton père, il a un nouvel emploi avec 500 personnes au-dessous de lui, il tond les pelouses au cimetière.
En bref, ta soeur vient de se fiancer avec le garçon qui l’a mise enceinte dernièrement.
Ton chien s’est fait couper la queue par un camion, fais bien attention en traversant la route.
Il a plu seulement deux fois la semaine dernière, la première fois pendant trois jours la seconde fois pour quatre.
Lundi il y avait tellement de vent qu’une de nos poules a pondu le même oeuf quatre fois.
Je me suis fait enlever l’appendice et je me suis fait poser une machine à laver la vaisselle.
Ton petit frère Cyril est revenu de l’école en pleurant hier. Tous les petits garçons à l’école ont des habits neufs sauf lui. Etant donné que l’on n’a pas assez d’argent pour lui en acheter maintenant on va lui acheter une casquette neuve et on va le laisser regarder à la fenêtre.
L’entrepreneur des pompes funèbres est venu à la maison : il dit que si on ne paie pas l’enterrement de la grand-mère avant une semaine il va la déterrer et nous la retourner.
Nos voisins les Van-Loo ont commencé à élever des cochons, on a eu vent de cela ce matin.
Je te laisse car le plombier vient d’arriver pour réparer les toilettes, il dit qu’il ne peut pas supporter l’odeur plus longtemps.
Ta mère qui t’aime…

PS : Je voulais t’envoyer 15 euros mais l’enveloppe était déja cachetée.