A la sortie de l’école, quelques jeunes et brillants diplômés recherchent leur premier emploi. On trouve un ESSEC, un SupElec, un X, un Sciences Po-ENA et un universitaire. Ils répondent à la même annonce. Le recruteur les sélectionne parmi tous les autres candidats mais, arrivé ce stade de la sélection, il a du mal à savoir lequel choisir. Bien embêté, il laisse alors ses QCM et autres graphologues hors du coup et décide d’en revenir aux bases. Savent-ils compter ? Question stupide, mais sait-on jamais ? Et puis, cette méthode en vaut bien une autre. L’ESSEC entre dans la salle et le recruteur :
– Monsieur, pouvez-vous compter ?
– 1 KF, 2 KF, 3 KF.
Le recruteur est affligé et lui demande de sortir. Le SupElec entre à son tour. Même question et la réponse ne se fait pas attendre :
– 0, 1, 10, 11, 100, 101.
Ce candidat est éliminé. Restent l’X, le ScPo-ENA et l’universitaire. Le polytechnicien entre. Suivant toujours la même méthode, le recruteur lui demande de compter.
L’X entonne alors :
– Une, deux, une, deux, une, deux.
Le test est encore une fois saisissant. Au tour du ScPo-ENA, même question :
– Oui, bien entendu, c’est très simple, dit le ScPo-ENA avec un petit haussement d’épaules agacé. Grand un, grand un petit un, grand un petit deux, grand deux, grand deux petit un, grand deux petit deux…
Le recruteur, médusé, l’arrête et le raccompagne. (Il est éliminé lui aussi). Tous les espoirs du recruteur se tournent maintenant vers l’universitaire. Bien habillé, il entre dans la salle. Le recruteur, plein d’espoir, lui pose la traditionnelle question :
L’universitaire, sûr de lui, commence :
– Un, deux…
– Bien, bien, continuez.
– Trois, quatre, cinq…
– Excellent, excellent, continuez !
– Six, sept, huit, neuf…
– C’est fantastique ! Fabuleux ! Continuez, continuez !
– Dix, valet, cavalier, dame…